Chloé ou la quête de l’émancipation
Née à Paris en 1995, Chloé Wary grandit à Chilly-Mazarin dans l’Essonne.
Enfant, Chloé Wary n’est pas une grande lectrice. Fan de la série de bande dessinée W.I.T.C.H., elle regarde surtout des dessins animés et découvre Hayao Miyazaki au cinéma avec Princesse Mononoké.
Passionnée de football dès l’enfance, elle abandonne pourtant le terrain à l’adolescence. "En primaire, tu es encore un enfant, tu es libre", raconte-t-elle. «La puberté n’est pas encore passée par là donc tu joues avec tout le monde, filles comme garçons. Mais une fois au collège, une vraie séparation des genres s’opère… et ça se sépare aussi dans la cour de récréation".
Elle découvre alors la bande dessinée lors de cours dispensés à la MJC de Chilly-Mazarin. Addict, selon son expression, aux mangas, elle lit Ai Yazawa (Nana, Paradise Kiss), Wataru Yoshizumi (Marmelade boy), Natsuki Takaya (Fruits basket) et Kaho Miyasaka (Kare first love).
Le dessin devenu sa bulle et son moyen d’expression, elle décide d’en faire son métier, elle veut être «mangaka». Elle se forme ainsi à l’illustration au lycée des métiers d’art et du design Auguste Renoir, à Paris. Son projet de fin d’études est une bande dessinée narrant le combat de femmes d’Arabie Saoudite pour obtenir des droits dont celui de conduire. Cette fiction est publiée en mars 2017 aux éditions Steinkis sous le titre Conduite interdite. Le décret autorisant la conduite aux femmes en Arabie Saoudite ne sera signé par le roi Salmane qu’en septembre 2017.
En 2019, toujours sur le terrain de l’émancipation féminine et parce que la VAR lui évoque plus qu’un titre de Molière mal orthographié, Chloé Wary publie Saison des Roses aux éditions FLBLB. On y retrouve les thèmes chers à l’autrice (sororité, football, jeunesse, pop culture, environnement urbain...) portés par un dessin vif, coloré et très cinématographique. Le scénario est nourri de l’expérience de Chloé redevenue joueuse en défense centrale au FC Wissous. Saison des Roses reçoit une avalanche de prix dont le Prix Artémisia de l’émancipation 2020 et le Fauve Prix du Public du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême 2020.
En parallèle du travail solitaire d’autrice, Chloé Wary anime des ateliers, des rencontres… autour de la bande dessinée. Lors d’un stage avec des adolescents, les prémices du jeu DreamTeam se dessinent. La Ville brûle, éditeur du jeu, en donne la définition : "Dream Team est un jeu de plateau inclusif, féministe et familial mêlant foot et BD, imaginé et illustré par l’autrice de BD Chloé Wary".
Pour son troisième album, Beethov sur Seine : une année avec l’orchestre, Chloé Wary s’est immergée dans la vie de l’Insula orchestra, orchestre classique dirigé par Laurence Equilbey. Elle y narre le quotidien des musiciens et des techniciens mais aussi l’émancipation sociale d’une jeune femme. Les lecteurs sont invités à scanner des QRcode pour écouter et visionner des extraits de Pastoral for the planet.
Chloé Wary illustre pour la presse et est sollicitée pour de nombreux projets, illustrations, affiches…
Ainsi, elle est la dessinatrice avec Willy Ohm, de l’affiche du FIBD 2021. Les fans d’Akira Toriyama ne manqueront pas d’y voir un hommage au Kaméhaméha de Son Goku.
Retrouvez ci-dessous une sélection de la bibliographie disponible à La Bibliothèque :