« Mendiants d’honneur (l’élision) » de Didier LELONG : Si « l’habit ne fait pas le moine », ce ne sont pas les mendiants qui vont le faire à sa place, ni les exclus, « accidentés de la vie », les éjectés d’un système, encore moins ceux qui travaillent sans toit. Personnes dignes, par choix ou obligés, ils sont dans la rue. Miroirs, ils sollicitent pour l’échange. Philosophes ? Ils offrent, troquent. Rasades de leurs pensées, leurs sentiments, leur corps, leurs mots ..., jusqu’à leurs voyelles, ils cèdent. Fil et aiguille tissent un texte qui détricote l’être. Nous ?«Symphonie en do majeur (et la mineure) » de Yoshvani MEDINA : Renata Souza vient de gagner la plus importante récompense de théâtre de son pays. Elle monte sur scène pour dire un discours qui servira de fil conducteur à l'histoire : cinquante ans auparavant, Franco More, le plus grand professeur de théâtre de son temps recevait dans sa classe une belle fille de dix-sept ans qui voulait être comédienne et sa mère, qui veillait sur elle avec l'intuition de celle qui s'attend au pire. «Le concierge » de Thierry ROUSSELET : Dans une salle de répétition de la capitale, un compositeur doit réécrire pendant la nuit une de ses partitions pour l’orchestre qui vient répéter le lendemain. Nous sommes en hiver, à Paris sous le règne de Louis Philippe, il est malade. Il va faire, au cours de cette nuit, la connaissance du concierge de cette salle qui connaît mieux son oeuvre que lui et qui va peu à peu finir par le remplacer à la fois dans l’écriture de la symphonie et dans la direction de l’orchestre. « C’est l’heure les enfants » de Benjamin TAIEB : Dernier volet de la tragi-comédie familiale, après « C’est pas demain la veille » (volume 18) et « Un jour viendra » (volume 19). André, posté sur son vélo d’appartement, donne une leçon de morale à son fils aîné, Simon, allongé par terre en position foetale. L’un après l’autre, les personnages surgissent dans le salon, chacun y allant de son diagnostic sur l’état de santé de Simon, lequel semble empirer jusqu’à l’arrivée d’Henriette © jeune conquête d’Harold © sensible au charme de Simon. Les mots apaisants d’Henriette clôtureront ce triptyque, initialement ouvert par la plainte inarticulée d’un bébé. « Maître François » de Alain TRONCHOT : La pièce est une fantaisie autour des derniers jours de François Villon. Reclus dans un lieu sans lumière, loin de ses amis, « Maître François » reçoit la visite de trois femmes. Tour à tour attendries, séduites, agacées, Rose, Louise et Jeanne évoquent les frasques de Villon, le poète qui finit seul dans une grotte, là où commença le premier des hommes ; Villon « écrasé presque à poil, élégant et sauvage comme un hérisson » ; Villon qu’elles dissèquent comme il tend son godet vers ce ciel qu’il ne verra plus jamais.