Madame. Sous des apparences de vaudeville exotique, Madame prend rapidement un tour plus âpre et profond. Kebe le gardien d’une salle de cinéma devient l’amant de la gérante au sein d’une liaison complexe mettant en jeu les rapports de force en amour et le racisme ordinaire. La violence des mots et des actes s’installe progressivement dans un crescendo bien maitrisé jusqu’à un épilogue amer où l’on perçoit les ravages de cette passion destructrice.
Retour sur Terre. Gustave Akakpo livre quant à lui un long monologue mettant en scène une femme originaire d’Afrique qui se heurte en s’installant en Europe aux difficultés de l’immigration. Hautement diplômée elle ne trouve à son arrivée qu’un emploi de gardienne. Elle nous livre alors au terme d’une logorrhée chargée d’émotion le poids de la discrimination subie au quotidien et la rage de réussir à atteindre son but.
Les Indiens. Gardien d’une salle des fêtes délaissée par les riverains, Abdel s’est enfermé dans le mutisme. Sa femme Djamila et son fils Malik trouvent refuge dans des mondes intérieurs utopiques. Chacun s’accroche désespérément à ses rêves, tentant en vain de revenir progressivement à une réalité sombre et précaire
Djigit chronique. Extrêmement abouti sur la forme ce texte d’Hugo Paviot est l’histoire d’une rencontre, celle de Dina réfugiée Tchéchène et Djigit immigré russe. Opposés par l’histoire de leurs deux pays, les protagonistes vont s’apprivoiser avec douceur, mettant de côté leurs rancoeurs et les malentendus. Les mots comme source de tolérance, le dialogue comme pansement sur les blessures du passé, les hommes enfin dans ce qu’ils ont de plus positif.