Essoufflé, haletant, voici le monologue d'un boxeur qui ne prend pas le temps de respirer ; aucun instant d'inattention n'est permis à Mohamed Ali qui combat, et danse, et tape, et frappe jusqu'à ce que ses yeux suent. Mythe universel et omnipotent, "The Greatest" ne sait qu'une chose : il est, dans sa folie glorieuse et la démesure de son orgueil, un surhomme, le héros des héros, rapide comme une guêpe et convaincu d'invincibilité, intouchable dans sa fièvre et sa rage, racines de sa douleur et de sa lutte de « nègre promis à la pendaison » contre l'injustice dans cette Amérique (haïe) de «blancs-becs».