Danse et musique
Découvrez le travail d’un chorégraphe nantais
Louis Barreau a créé sa compagnie à Nantes après des études au conservatoire de La Roche-sur-Yon et au Trinity Laban Conservatoire of Music and Dance à Londres.
À l’occasion de sa création du Sacre du printemps, La Bibliothèque vous propose d’assister à sa Petite conférence chorégraphique.
Accompagné d’une danseuse de sa compagnie, il présentera à la fois son travail de composition, l’importance de la musique dans son travail et sa version du Sacre.
Danse et musique, quelles interactions ?
Danse et musique entretiennent une relation très forte depuis toujours, qui peut prendre différentes formes.
Ainsi dans les danses folkloriques, les deux arts suivent la même écriture : les mouvements correspondent aux couplets ou aux refrains.
Au contraire, des styles a priori différents peuvent s’accorder, comme dans Boxe boxe de Mourad Merzouki où un quatuor à cordes accompagne les danseurs hip-hop, ou dans le boléro Nya d’Abou Lagraa, sur la musique de Maurice Ravel.
La danse peut créer la musique : les danseurs des chorégraphies de Maguy Marin parlent, chantonnent, traînent des pieds et créent ainsi leur univers sonore. Wrapped d’Inbal Pinto est rythmé par les bruits de bouches des deux danseuses. La musique peut aussi être dissociée de la création chorégraphique, comme dans l’œuvre de Merce Cunningham. Il passe commande pour une certaine durée musicale, et les danseurs ne découvrent parfois la musique qu’une fois sur scène !
Une œuvre emblématique de cette relation complexe : Le sacre du printemps
Une œuvre est emblématique de la relation entre la danse et la musique : Le sacre du printemps. Chorégraphiée par Vaslav Nijinski sur une musique de Stravinsky, elle fait scandale en 1913 dès le soir de la première représentation publique. Les mouvements de la danse créée par Nijinski sont très éloignés de ceux de la danse classique : pour la première fois, la bestialité et la maladresse sont donnés à voir. À cela s’ajoute une musique audacieuse, avec des dissonances et une agressivité qui choquent le public. C’est aussi dans l’importance donné au rythme que cette œuvre est révolutionnaire dans la création chorégraphique et musicale.
Une reconstitution de la pièce a pu voir le jour en 1987 par le Joffrey Ballet de Chicago, grâce à différents documents comme des dessins, des partitions annotées et des photographies.
De nombreux chorégraphes contemporains ont créé leur propre Sacre du printemps :
- Angelin Preljocaj, qui explore le thème du sort de l’individu face à la communauté,
- Pina Bausch, qui réorganise la chorégraphie et fait recouvrir la scène de tourbe,
- Jean-Claude Gallotta, où il n’y a pas d’Elue unique,
Mais aussi Maurice Béjart, Heddy Maalem, Xavier Le Roy, etc.
Une autre révolution : l’écriture de la danse
C’est au Moyen-Âge, alors que la notation musicale se développe considérablement, que les danseurs tentent de consigner par écrit les pas et mouvements. Différents systèmes seront élaborés, et c’est à l’époque de la création du Sacre du printemps que Rudolf Laban élabore un système d’écriture de la danse, qui sera publié en 1928. La « notation Laban » se construit autour de 4 questions : Que se passe-t-il ? Quand ? Combien de temps ? Quelle personne/partie du corps exécute le mouvement ?
Son système est le plus utilisé avec celui de Benesh, ce qui n’empêche pas les chorégraphes contemporains de concevoir leur propre écriture du mouvement. Aujourd’hui, avec le développement de la vidéo, la transmission des pièces chorégraphiques prend une autre dimension.