1941 – 2021 Hommage à Odile Duboc
Odile Duboc est une danseuse et chorégraphe qui a créé plus de 70 pièces entre 1981 et 2008, dont Projet de la matière et Trois boléros. A l'occasion des 80 ans de sa naissance, découvrez ou redécouvrez le riche parcours de cette figure de la danse contemporaine française.
Son parcours
Odile Duboc pratique la danse classique dès l'âge de 4 ans et y préfère les traversées et déboulés aux exercices fastidieux de la barre. A 13 ans, elle crée ses premières chorégraphies puis elle abandonne la danse classique pour se tourner vers le modern jazz.
Elle ouvre son école Les Ateliers de la danse à Aix en 1972 et y enseigne à plein temps. En 1976, la chorégraphe commence à trouver sa propre danse lorsque Bernard Misrachi lui présente un atelier basé sur la technique de Jacques Lecoq et les quatre éléments – eau, terre, air, feu. Ils créent ensemble la pièce Passages. D'autres collaborations avec Georges Appaix ou Josette Baïz voient le jour, et Odile Duboc se tourne également vers la danse américaine et les chorégraphes Merce Cunningham, Lucinda Childs ou Carolyn Carslon.
Dirigée par Françoise Michel, qui travaille l'éclairage de la pièce, Odile Duboc crée en 1981 le solo Langages clandestins. En 1983, elle quitte son école et ensemble elles fondent la compagnie Contre jour. En parallèle, de 1990 à 2008, Odile Duboc dirige le Centre chorégraphique national de Franche-Comté à Belfort. Comme Merce Cunningham ou Trisha Brown, Odile Duboc transmet sa propre technique, basée sur un apprentissage sensible du corps, et qui nourrit toute son œuvre.
Trois documents retracent ces dix-huit années de direction du CCN :
Son parcours est tout en continuité, et explore le temps et la durée, les trajectoires, les matières, la légèreté ou encore l'urgence. Elle cultive un style discret et épuré à travers ses pièces, du solo au duo jusqu’aux grands groupes : 20 danseurs et 300 amateurs pour sa pièce La pierre et les songes ! Le documentaire Déséquilibres revient sur cette aventure extraordinaire.
Odile Duboc se dit « amoureuse du mouvement », et préfère suggérer via les sensations plutôt que décrire, afin que chaque spectateur puisse travailler son imaginaire. Le regard des danseurs est pour elle une source d'équilibre : c'est ce qui rend le corps en mouvement crédible et crée l'émotion.
Focus sur 3 de ses œuvres
C’est avec sa pièce Projet de la matière qu’elle est reconnue comme une chorégraphe importante pour la danse française. Cette pièce a nécessité cinq mois de travail avec les danseurs, qui ont expérimenté différentes matières pour accumuler de la mémoire sensorielle. Créée en 1993, Projet de la matière est reprise en 2003.
En 2015, la compagnie Équinoxe remonte la pièce dans le cadre de Danse en amateur et répertoire.
En 2016, ce sont les élèves du lycée Saint-Dominique qui reprennent cette pièce, sous la direction de Noël Claude, dans une performance à la médiathèque Charles-Gautier-Hermeland suivie d'une rencontre « Lire la danse ».
De nombreux chorégraphes, de Bronislava Nijinska à Maurice Béjart, en passant par Michel Fokine, Serge Lifar ou encore Thierry Malandain, ont chorégraphié le Boléro de Ravel. En 1996, c'est Odile Duboc qui crée une série de trois boléros, sur trois directions d'orchestre différentes. Le premier met en scène 10 danseurs et donnent à voir la verticalité du mouvement. Le deuxième est le duo Boris Charmatz et Emmanuelle Huynh. Enfin, vingt-et-un danseurs clôturent la pièce avec le troisième boléro, qui met en avant l'horizontalité et le mouvement de masse avec les trois groupes de sept danseurs.
Dernière pièce créée par Odile Duboc en tant que directrice du CCN de Franche-Comté, Rien ne laisse présager de l'état de l'eau met en scène 10 danseurs en prise avec la pesanteur des corps. Pas de décors aquatiques, mais des lumières jaunes, roses, rouges, qui éclairent les corps et les mouvements mettant en avant les caractéristiques de l'eau (course, fuite, etc.).
Retrouvez la présentation de l’œuvre d’Odile Duboc sur le site dédié : http://odileduboc.com/