La huitième édition des Nuits de la lecture, samedi 20 janvier 2024, avait pour thème cette année le corps. Nous avons tous un corps donné à la naissance. Les orteils, les cellules, les poumons, les sourcils, les neurones… des pieds à la tête, le temps d’un week-end, explorons celui qui nous rend vivant.
Commençons notre sélection avec Anatomicum, nouveauté de La Bibliothèque et ouvrage d’une grande justesse pour découvrir les mystères du corps humain. L'autrice est chercheuse dans un laboratoire d'ingénierie tissulaire et enseigne l'anatomie à l'université d'Edimbourg. L'illustratrice, quant à elle, est une artiste tatoueuse qui explore le champ de l'illustration anatomique dans son travail.
Dans le même registre, nous pouvons citer aussi Leçons d’anatomie, illustré avec les célèbres planches Deyrolle. Les documentaires, Ça pue ! Tout sur les odeurs, La voix, Poils partout, et Mon corps est génial traitent du sujet avec beaucoup de panache et des informations toujours de qualité.
La journaliste Béatrice Fontanel, spécialiste de l’iconographie, dresse une compilation sur le corps dans les beaux-arts. Les injonctions faites au corps, sont un sujet de société. Plusieurs ouvrages, de philosophie et de société traitent de ce sujet. Parmi eux nous pouvons citer, Être à sa place : habiter sa vie, habiter son corps de Claire Marin (marraine de cette édition de la Nuit de la lecture), Un corps à soi de Camille Froidevaux-Mettrie et Mon corps je l’aime ! à destination des adolescents.
Réfléchir sur l’image des corps revient aussi à s’interroger sur les discriminations liées au genre, à la couleur de peau ou à la forme des corps. La poétesse iranienne Roja Chamankar, donne vie aux mots dans son recueil Dans ma chevelure. Djamila Ribeiro, maître en philosophie politique, travaille sur l’identité Noire dans La place de la parole noire. Tania de Montaigne nous éclaire sur La Vie méconnue de Claudette Colvin, dans la bande-dessinée éponyme.
Dans le sillage des combats féministes et LGBTQ+, Parfait.e petit manifeste pour être soi-même de la tête aux pieds et jusqu’au bout des ongles, est une compilation pour s’émanciper des diktats. La libération des injonctions faites au physique est une proposition pour chacun de jouir de son corps comme il l’entend. Les minorités queer contribuent largement à ces victoires. Par exemple, dans la pièce de théâtre Étreins-toi de Kae Tempest, deux êtres sensuels et hypnotiques se rencontrent, pour vivre un amour non normé.
L’expression des corps se libère et les limites de l’intime sont réaffirmées avec la notion de consentement développée à la fois sur le plan philosophique, littéraire et pédagogique. À destination de la jeunesse, les ouvrages Petit illustré de l’intimité, Mon corps à moi d’Elise Gravel, et Respecte mon corps de Catherine Dolto, abordent l’intimité à hauteur d'enfants.
À certain moment de la vie, le physique est aussi le lieu d’expression de la douleur. Trois beaux romans évoquent les corps souffrants : La fin des abeilles, de Caroline Lamarche, Douleur de Zeruya Shalev, et Un si petit oiseau de Marie Pavlenko. Le récit de Dorine Bourneton Du crash à la voltige est un témoignage optimiste et résilient. Malgré la perte de l’usage de ses jambes dans un crash, l’auteure va surmonter son handicap, et deviendra pilote de voltige.
Le corps dans toute sa puissance physique, nous permet de bouger, sauter et danser. L’homme qui danse, paru en 2023, dresse le portrait touchant d’un homme qui s’évade sur les dancefloors des boîtes de nuit nantaises. Si vous préférez les grandes épopées historiques, le biopic sur Rudolf Noureev, danseur étoile vous émerveillera. Le film est disponible sur notre plateforme de vidéo à la demande. Et pour les passionnés de danse, nous vous invitons à regarder la série Let’s dance, d’Olivier Lemaire.
Si vous souhaitez vous mettre au sport, La Bibliothèque vous propose un catalogue de cours en ligne, allant du réveil musculaire, aux pilates, au "body sculpt"… Un corps musclé pour se dépasser et tenter sa chance aux Jeux Olympiques et Paralympiques !
Aux Jeux Olympliques de Montréal en 1976, la gymnaste Nadia Comaneci obtient sept fois la note maximale. Elle devient une star mondiale. Le documentaire de Pola Rapaport revient sur cet exploit. Le Nageur, du cinéaste Adam Kalderon, nous invite à suivre un sportif qui tente de se qualifier pour les Jeux. One more jump, du documentariste Emanuele Gerosa, est le récit bouleversant d’un jeune athlète palestinien où le sport reste un espace teinté d’espoir dans un pays en guerre.
En 2018, le break, discipline à la fois gymnastique et artistique fait son entrée dans les disciplines officielles des Jeux olympiques. Allons enfants, de Thierry Demaizière, nous emmène dans les compétitions hip-hop, dans un lycée de banlieue. Un film documentaire optimiste, dansant et déterminé.
La Bibliothèque espère que ce tour d’horizon autour du corps, vous donnera envie de prendre soin de vous et de faire plein de belles choses. Pourquoi ne pas commencer par un cours de Sprot à La médiathèque Charles-Gautier-Hermeland lors de cette édition 2024 des Nuits de la lecture ?
Bonne fête des Nuits de la lecture à tous !