La peur est une émotion profondément enfouie dans notre humanité qui existe depuis toujours. C’est la peur qui a permis à l’homme préhistorique de survivre à une époque où les prédateurs et les risques étaient nombreux.
L’historien Jean Delumeau, avec La peur en Occident, a écrit un ouvrage remarquable sur le sujet.
Ainsi, notre évolution n’a pas banni la peur, et, si l’on joue avec, à travers de nombreux médias (la littérature, le cinéma, le jeu vidéo…), elle est inhérente à la condition humaine.
Mais pourquoi sommes-nous si fascinés par la peur (parfois l’horreur !) ?
Un début d’explication peut se glisser dans notre histoire commune. En effet, toujours selon Jean Delumeau, il existe des éléments qui font peur au commun des mortels. Qui n’a jamais frissonné à la vue d’une araignée pour certains (les films « Harry Potter » ou « Le Seigneur des Anneaux » avec leurs araignées géantes ne vous font elles aucun effet ? Vraiment ?), un serpent pour d’autres, un fantôme ou peut-être la peur ultime : celle de la mort ?
Qui n’a jamais eu peur, enfant, de traverser un couloir sombre privé de lumière sans ses parents, ou dormi dans une pièce qui lui semblait trop grande pour lui, où des monstres apparaissaient la nuit pendant son sommeil ?
L’une des façons, très probablement pour nombre d’entre nous, d’apprivoiser la peur est de s’y confronter, comme une sorte de catharsis.
Plusieurs cinéastes se sont d’ailleurs emparés de cette émotion : les films de Jacques Tourneur, Tim Burton, Alfred Hitchcock, et bien d’autres ne nous laissent, en général, pas insensibles. Ainsi l’on peut citer, par exemple, les films « Vaudou » / J. Tourneur, « Crimson Peak » / Guillermo del Toro, « Les oiseaux » / A. Hitchcock, « Beetlejuice » / T. Burton
Ces cinéastes ont d’ailleurs eux-mêmes été confrontés parfois très jeunes à la peur : Jacques Tourneur a dû traverser un couloir très sombre seul, Tim Burton s’est nourri de nombreux films fantastiques ou parfois d’horreur, une échappatoire pour ce jeune homme introverti…
Mais il est un fait que, parfois, échappant à toute logique, la peur naît de notre imagination et s’en nourrit, ce fut le cas de nombre d’auteurs et d’artistes...
Et parfois, certaines peurs nées d’une réalité vécue ou à vivre sert la créativité et l’élaboration de récits (la guerre, les épidémies ont souvent favorisé l’émergence d’œuvres majeures).
Avoir peur peut aussi être source de plaisir et, si cela paraît paradoxal ou totalement antinomique, certains recherchent cette sensation pour elle-même.
Si vous voulez creuser le sujet, frissonner de peur ou de plaisir ou simplement vous intéresser plus à cette question, pour les Nuits de la Lecture 2023, La Bibliothèque met en avant un ensemble de documents à retrouver à la médiathèque Charles-Gautier-Hermeland !
Et pour les plus aventureux, venez jouer à vous faire peur dans vos bibliothèques, du 20 au 21 janvier 2023.
Programme à retrouver ici.