Elaboré à partir de documents d'archives et de souvenirs familiaux, Le Roi fantôme a pour fil conducteur l'histoire de Hirut, personnage inspiré par l'arrière-grand-mère de l'autrice. Recueillie par Kidane et Aster, un couple qui a connu ses parents, Hirut est devenue leur servante. Mais tandis que Kidane se prend d'affection pour la jeune fille, son épouse Aster voit d'un mauvais oeil son arrivée dans leur foyer meurtri par la perte d'un premier enfant et la maltraite. Quand la guerre éclate, Kidane recrute une armée et part au combat. Les femmes le suivent, mais elles aussi veulent prendre les armes et défendre leur pays plutôt que de se cantonner à un rôle d'infirmières. Cette opportunité se présente lorsqu'ils croisent la route d'un homme qui ressemble étonnamment à l'empereur Hailé Selassié - alors exilé en Angleterre -, et font de lui le "roi fantôme" dont Hirut doit assurer la protection. Se faisant passer pour Sélassié, cet homme aura pour rôle de galvaniser les troupes et d'entretenir l'espoir d'une victoire face à l'ennemi italien. Parallèlement, le roman suit le parcours de Carlo Fucelli, un colonel sanguinaire, et d'Ettore Navarra, un photographe chargé de suivre l'armée italienne. A travers le récit croisé de ces personnages confrontés à une violence extrême qui révèle à la fois leur cruauté et leur profonde humanité, Maaza Mengiste met en lumière un pan méconnu de l'histoire africaine et souligne le rôle éminent joué par les femmes durant cette guerre d'indépendance.