Héroïnes : "L'esthétique est volontairement dépouillée, laissant place à une simplicité désarmante. Les deux artistes prennent le risque de s'exposer sans artifice. « Je voulais me confronter au risque de simplement danser, d'incarner sa voix. Elle voulait simplement prendre le risque de chanter sur de la guitare nue, d'être influencée par ma présence. Il y a quelque chose de viscéral dans cette voix comme si elle racontait une histoire, son histoire, notre histoire. Il y a quelque chose d'effrayant dans l'exposition de mon corps dansant comme si je n'avais plus que cela pour être présente. » « J'ai baissé les armes, je dis la vérité, je te montrerai mes bras, et comme je suis blessée.» Extrait traduit de Héroïnes de Sir Alice.
Julie Nioche a travaillé avec Sir Alice dès ses premiers projets. Il y a 14 ans maintenant qu'elles se côtoient avec des rapprochements momentanés toujours intuitifs et performatifs. Elles cultivent une relation à distance, pourtant très proche dans l'imaginaire et la sensibilité. Ainsi Héroïnes est une rencontre brute de la danse et la musique, une forme hybride de concert et performance dansée."

Central Park : "Projet In-situ conçu pour des jardins, espaces publics urbains. De la couleur : être en rouge dans un parc, point focal qui marque le début d'occupation des lieux, en symbiose avec le gigantisme des arbres et l'omniprésence du vert ; exister avec et en dépit des jardins, de leur naturel et de leurs perspectives. Des mouvements : une grammaire de gestes simples connue de chacun, celle des gloires de la scène rock, est la base d'un aller et retour ; venue et envol stylés et précis, un moment ralentis par le contact au public, le temps de manipuler quelques sons et de se laisser porter par eux : bref temps d'exposition, celui d'un concert installé par l'effleurement de quelques machines électriques. Des sons et des personnages : le lointain uniformise, les couleurs, les souvenirs, les sons. D'un continuum sonore, rumeur maîtrisée, faire renaître des personnages oubliés par des touches à peine posées sur un manche de guitare amplifiée ; les faire vivre portés par leurs gestes, ressuscités par une danse qui génère son propre univers sonore. De la musique : les souvenirs ténus se mêlent se transformer en un air qui s'impose avec la douceur d'une évidence. La guitare de simple accompagnatrice devient point d'orgue du spectacle, la mélodie qui l'incarne. De l'immanence d'un lieu : l'espace révélé par Central Park est celui né des paradoxes de son éponyme, vaste et secret, urbain et sauvage, aux perspectives profondes et aux espaces intimes, de rocks et de feuilles. C'est aussi le lieu de toutes les nostalgies sonores et odorantes des concerts des soirs d'été."

Contes tordus : "Dans une boîte à musiques, à couleurs, à paroles et à danses on y trouve le goût de la vie, une petite fille penchée, un garçon instable et l'impérieuse nécessité de se rejoindre, se re-lier. Un duo, quatre contraintes où faufiler nos histoires secrètes, nos tremblements. « '’est l'enfance de l'autre qui glisse dans les doigts... ».