"Salue pour moi le monde, mon père et ma mère, et apporte le breuvage, verse-le dans la coupe d'or". C'est ainsi qu'Isolde prend congé de sa suivante en attendant Tristan, afin de lui faire boire le philtre de l'expiation. En croyant boire la mort, les deux héros boivent l'Amour et c'est l'amour qui devient leur mort. Et si tout ce qui s'oppose à l'amour le garantissait ? Une sublimation du romantisme exprimée par le langage des corps... Dans Salue pour moi le monde, Joëlle Bouvier offre un drame qui, fondé sur une idée unique, se contorsionne sur lui-même en une passion d'une telle intensité qu'elle ne peut qu'aboutir à une fin tragique qui, plus qu'un renoncement, est une délivrance.