Elle et lui sont jeunes. Parents immatures, ils ont confié leur fille de trois ans à la meilleure amie d’Elle, à la suite d’une maladie contagieuse contractée par l’aînée. L’amie a épousé un homme riche. Voilà neuf mois que chaque dimanche les parents tentent de récupérer leur fille et reviennent bredouilles. La pièce se déroule sur un temps indéterminé. De bégayements en gêne, de gêne en désastres, l’impossibilité de reprendre leur fille devient irréversible. L‘angoisse monte de plus en plus au fil de ces brèves séquences qui tournent obsessionnellement autour de la question parentale. L’écriture, serrée, mesurée, produit une distance comique qui creuse encore l’amoralité de cette fable cruelle qui échappe aux canons du genre. Débarrassée de tout attendu, la fiction, qui plonge ses racines dans les vieux contes, les histoire d’enfants vendus, abandonnés, y va gaiement. La parole et ce qu’elle contient, sa tenue verbale, ses séismes minuscules font basculer la pièce là où on ne l’attend pas. Ca pourrait finir mal, ça finit bien. Mais ça pourrait recommencer...